Anorexie

L'anorexie qui arrive à l'adolescence est une compensation de l'enfant pour ses parents.

Généralement, il s'agit d'un conflit des parents sur le plan de la sexualité. Il y a eu trop ou pas assez pour l'un ou pour l'autre, entrainant un manque insupportable et une impuissance à pouvoir changer les choses. 

L'enfant compense en maitrisant strictement (et inconsciemment) son alimentation. Ce trouble concerne davantage les filles car la culpabilité ou la frustration liée à la sexualité est souvent plus inavouable chez la mère que chez le père dans la société occidentale. On observe parfois aussi des troubles du comportement sexuel chez l'enfant. (asexualité, hypersexualité...).

Dans certains cas il peut s'agir chez la maman d'un désir d'enfants très rapprochés, mais cela n'arrive pas assez vite. La sexualité devient alors un problème à gérer, il en faut plus, ou bien il y en a trop sans résultat, et le plaisir n'est plus là, remplacé par l'obsession de tomber enceinte.

Plus classiquement, la maman souhaite une sexualité épanouie qu'elle n'a pas, elle se sent privée, et sous le jugement du mari, de son éducation ou de la société.

Autre exemple, une femme née d'un viol, dont la grand-mère avait également été violée en hôpital psychiatrique, accepte tous les hommes qui veulent avoir une relation sexuelle avec elle. Elle compense ainsi sur les deux générations précédentes le fait de ne pas avoir voulu la sexualité imposée. Elle accepte ces relations sexuelles mais pour autant cela ne la valorise pas réellement. Sa fille fera une anorexie à l'âge où elle débute sa sexualité.

L'exemple public qui nous est donné est celui de la fille de Patrick Poivre d'Arvor, atteinte d'anorexie et qui donnera son nom à l'institution "la maison de Solenn" spécialisée dans les troubles alimentaires. J'espère que les rumeurs répétées sur le comportement sexuel de son père mettra la puce à l'oreille aux soignants de ces institutions pour adolescents, sur le lien entre la maladie et les difficultés des parents.

Il faut rappeler la nécessité d'oser parler de ces difficultés chez les parents, qui peuvent gêner les soignants non aguerris à cela, car l'anorexie représente un risque létal pour environ 20 % des adolescents touchés par cette pathologie (source : revmed.ch). On entend très rarement parler de ce lien, alors que le fait que la maladie débute très souvent avec la puberté, et qu'elle entraine la disparition des règles devraient automatiquement soulever le problème de la sexualité. Malheureusement, si le problème en lien avec la sexualité est recherché chez la patiente adolescente, on ne trouve pas forcément de lien puisqu'il s'agit d'une compensation transgénérationnelle. Il faut questionner les parents ou informer le/la patient.e sur ce sujet, et être tenaces car la culpabilité en lien avec la sexualité est difficile à avouer. Mais l'aveu de la culpabilité des parents semble être un des moyens les plus efficaces pour voir l'enfant guérir très rapidement.